Formes Vivantes
03.07-26.07

Une exposition conjointe d’Amélie Caussade et d’Antonin Detemple.
Grand Tour est situé au 123, rue de Turenne, Paris 3 et est ouvert du mardi au samedi de 11h à 18h.

Amélie Caussade
Antonin Detemple

Chorégraphie du vivant et récits en mouvement

Sous ce titre évoquant le rituel et la métamorphose, Forme Vivantes réunit les pratiques d’Amélie Caussade et d’Antonin Detemple autour d’un même souffle : celui du vivant, de la matière et des récits invisibles qui traversent notre époque. Leurs oeuvres dialoguent comme deux corps en mouvement, explorant les liens entre formes ancestrales, gestes contemporains et altérités sensibles.

Chez Amélie Caussade, la forme du X devient matrice plastique, symbole fondamental du vivant. Carrefour entre le corps, l’espace et le cosmos, elle structure sculptures, tissages et installations. Travaillant le gypse, matière recyclable, douce et lumineuse, dans une temporalité lente et consciente, l’artiste élabore une véritable écologie du geste. Chaque pli, chaque tension devient un langage, une respiration. Cette figure du X, entre science, mémoire et danse, évoque autant les chromosomes que les axes du monde : une écriture mouvante, une faille dans notre perception du réel.

Antonin Detemple, quant à lui, explore notre place au sein du vivant à travers des installations hybrides mêlant plantes spontanées, lumière artificielle, archives biologiques et récits spéculatifs.

Inspiré par la pensée de Baptiste Morizot dans Manières d’être vivant, il interroge les formes d’interdépendance invisibles et les liens que nous entretenons, ou que nous avons perdus, avec le monde non-humain.

Ses œuvres tracent une archéologie du futur : un monde où les plantes migrent, où les matières dialoguent, où la mémoire écologique se régénère dans la fiction.

Tous deux brouillent les frontières entre art et nature, science et poésie, héritage et invention. Leurs œuvres dessinent une cartographie sensible de notre présent. En prise avec les tensions de l’Anthropocène, Formes Vivantes esquisse une intuition féconde : que l’art, en tant qu’espace d’attention et d’écoute, peut encore réenchanter notre lien au vivant.


– Manon Canto